Pour mener à bien ses missions, l’asbl Mellifica a réalisé un projet avec l’Aquascope Virelles.
Ensemble, ils ont lancé la construction de la « maison de l’abeille noire » en 2019.
L’asbl Mellifica a pour buts « l’étude, la conservation, l’élevage, la sélection et la promotion de l’abeille noire européenne ainsi que le développement de l’apiculture tant auprès des apiculteurs que du public ». Créée au début des années 2000, à l’occasion de la décision de la Ville de Chimay de protéger l’abeille noire sur son territoire, l’asbl regroupe aujourd’hui 300 apiculteurs de Belgique et des pays limitrophes.
Dans le cadre de ses missions, Mellifica a noué une collaboration avec l’Aquascope Virelles, un centre d’activités touristiques qui associe tourisme, pédagogie et protection de l’environnement. Les deux partenaires ont construit une maison pour assurer la promotion de l’abeille noire.
L’abeille noire, une abeille mellifère très locale
Plutôt trapue, de couleur foncée, l’abeille noire occupait jadis un territoire assez vaste s’étendant du bassin méditerranéen à l’est de la Russie en passant par les îles britanniques et le sud de la Suède et de la Norvège. Si les différences sont infimes sur le plan morphologique (fondamentalement, toutes les abeilles noires se ressemblent), elles sont au contraire très marquées sur d’autres plans, entre autres celui du comportement.
Au fil du temps, l’abeille noire s’est en effet adaptée à son milieu, entrainant une grande diversité biologique. Et qui plus est, toutes ces caractéristiques d’adaptation au milieu sont héréditaires. En d’autres termes, ces caractéristiques font partie du patrimoine génétique de l’abeille noire.
Or, depuis le XIXème siècle, un nombre croissant d’apiculteurs européens, se tournent vers des races allochtones. Plus domestiquées, ces abeilles ont aussi souvent subi de nombreuses améliorations génétiques. Les croisements de plus en plus nombreux entre ces abeilles et les abeilles indigènes se traduisent par une dégradation du patrimoine génétique. Au point de menacer l’abeille noire qui est parfois fortement croisée ou a pratiquement disparu de certains territoires.
Une maison pour promouvoir l’abeille noire de la région de Chimay
La « maison de l’abeille noire » vise à lutter contre l’érosion génétique qui menace la diversité. En ce sens, elle vise aussi à participer à la conservation de la biodiversité, indispensable au maintien des équilibres naturels mais aussi à la survie de l’apiculture.
Pour répondre à ce double objectif de lutte contre l’érosion génétique et de préservation de la biodiversité, la « maison de l’abeille » propose différentes activités centrées sur la promotion de l’abeille noire (accroître sa notoriété) et d’une apiculture respectueuse de la biodiversité. Un espace de rencontre, de formation et de services est ouvert aux apiculteurs comme au public.
La maison est conçue autour de plusieurs espaces fonctionnels : une salle polyvalente destinée à la formation, avec atelier et laboratoire ; un rucher couvert pour les travaux pratiques et les animations grand public ; un bureau pour la gestion quotidienne de l’association ; un espace de rangement en sous-sol ; et un poste d’observation en terrasse couverte pour l’accueil du public, avec des ruchettes vitrées.
La maison de l’abeille noire est située à Virelles dans l’entité communale de Chimay. Depuis 2004, tout le territoire de cette entité est classée zone de protection pour l’abeille noire. Cette protection implique notamment que seule l’abeille noire peut y être élevée.
L’abeille, emblème de la biodiversité
En participant financièrement à la construction de la maison de l’abeille noire, la Fondation QiGreen est heureuse de soutenir ce projet qui répond à plusieurs de ses objectifs, en particulier
- lutter contre le déclin des populations d’abeilles et insectes pollinisateurs ;
- éviter la disparition des espèces animales et végétales, notamment en conservant leur patrimoine génétique.
Pour en savoir plus sur Mellifica et le projet de la « Maison de l’abeille noire » : https://www.mellifica.be