La Nostalgie des profondeurs est le titre du prochain long-métrage de l’asbl Niska. En suivant le parcours des baleines, l’asbl nous invite à sonder les mystères des océans. Un voyage pour mieux comprendre les enjeux environnementaux reliés aux mers et aux océans, et à leur rôle fondamental pour le maintien de la vie.

Toute vie sur terre est impensable sans la présence des océans 

Avec la « Décennie de l’océan« , l’ONU lançait un vaste programme en 2021 afin de trouver « des solutions océanographiques transformatrices pour le développement durable, reliant les hommes et les océans ». En juin 2023, les 193 États membres de l’ONU adoptaient le Traité international de protection de la haute mer, destiné à « assurer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine dans les eaux internationales ».

Pourtant, en l’absence de réglementation claire, le flou règne sur l’exploitation minière des fonds marins. Ainsi, lors de la dernière assemblée de l’Autorité internationale des fonds marins, les pays présents n’ont pas trouvé d’accord sur le principe d’un moratoire sur les activités minières. Un tel moratoire aurait pourtant permis de suspendre la prospection et l’exploitation des fonds marins tant que les conséquences de ces activités restent méconnues. 

Un manque de décision d’autant plus critique que la protection des fonds marins est un enjeu crucial et d’actualité pour la sauvegarde de la planète. Sans océan, la vie sur terre est en effet tout simplement impossible. A l’issue des négociations de l’Autorité internationale des fonds marins, les sociétés minières des grands fonds n’ont toutefois pas obtenu le feu vert immédiat pour commencer à labourer les fonds marins. Une proposition d’interdiction totale de l’exploitation minière en eaux profondes a été mise à l’ordre du jour des nouvelles négociations qui débuteront en 2024.

Découvrir les océans en suivant la trajectoire des baleines 

Tout n’est cependant pas perdu et la reconnaissance du besoin de préserver les océans progresse. De nombreux acteurs s’attachent d’ailleurs à sensibiliser les décideurs et le grand public. Comme l’asbl Niska, par exemple, qui ambitionne d’éveiller le public belge aux enjeux environnementaux reliés aux mers et aux océans, et à leur rôle fondamental pour le maintien de la vie. En s’appuyant sur des savoirs scientifiques, l’association produit des spectacles et des films documentaires pour montrer l’interdépendance des humains et du monde océanique.

Son prochain projet de long-métrage documentaire, « Nostalgie des profondeurs », traitera des dégâts de l’exploitation minière des grands fonds marins. Ainsi, le projet contribuera à la réflexion politique en 2024, année clé pour la prise de décision en ces matières. L’univers de la baleine, et plus précisément son mode de vie, son système cognitif et de communication ainsi que ses chemins de migrations, sera au cœur du film. 

Le long-métrage montrera notamment les impacts de l’exploitation industrielle dont les baleines sont potentiellement victimes. Or, les baleines exercent une influence positive importante sur le fonctionnement des océans et la lutte contre le réchauffement climatique puisqu’elles ont la capacité, entre autres, de stocker des tonnes de dioxyde de carbone.

Une collaboration multidisciplinaire

La réalisation du film « Nostalgie des Profondeurs » inclut de promouvoir et mettre en réseau des artistes et des chercheurs qui travaillent sur la pollution sonore des océans et ses impacts pour les cétacés. Scientifiques et artistes concevront le film ensemble. La démarche comprendra la mise en place de panels rassemblant artistes, journalistes, philosophes, et scientifiques. Des espaces de paroles pluridisciplinaires autour des enjeux océaniques seront créés et pourront perdurer. 

Les objectifs du projet sont multiples : 

  • Sensibiliser le public aux conséquences de l’exploitation minière des grands fonds marins sur les écosystèmes océaniques et au rôle unique des baleines dans la lutte contre le changement climatique. 
  • Encourager la collaboration entre artistes et chercheurs de diverses disciplines afin de mieux comprendre les différents domaines de recherche et de création qui traitent des impacts, sur les cétacés, de la pollution sonore causée par l’exploitation minière des grands fonds marins. 
  • Informer et influencer les gouvernements et les industriels en attirant l’attention sur les risques de l’exploitation minière en eau profonde et de la pollution sonore océanique qu’elle engendre. 
  • Éduquer les jeunes à la préciosité du cycle de l’eau et encourager le public dans la protection des ressources naturelles et de l’environnement afin de susciter une plus grande participation citoyenne dans la lutte contre la pollution océanique.

La Fondation QiGreen reconnaît que la recherche de métaux rares dans les fonds marins pour pallier l’emploi des énergies fossiles est une importante question de société qui concerne tous les citoyens dans le monde. La Fondation soutient le projet global de Niska qui cherche à mobiliser le public belge en faveur de la défense des océans, propose une vision de long terme pour une planète habitable, et est spécifiquement orienté vers la sensibilisation des jeunes à la valeur de l’eau pour la vie. Elle apprécie la démarche de production du film documentaire qui allie artistes et scientifiques pour réfléchir ensemble à un type de transition écologique souhaitable qui tienne compte des enjeux économiques et environnementaux. 

« Aux Açores, quelqu’un m’a raconté une histoire.
C’est l’histoire d’un marin français.
Un jour, quatre Inuits ont débarqué chez lui et lui ont demandé de les conduire quelque part, à un endroit précis. L’homme savait très bien naviguer.
Mais l’endroit n’existait sur aucune carte.
Les Inuits ont insisté.
« C’est important », ont-ils dit.
Ils devaient absolument immerger une pierre à cet endroit.
Le marin a finalement accepté.
Ils sont partis sur son bateau et ils ont trouvé le lieu-dit.
Les Inuits ont fait arrêter le bateau. Et ils ont immergé la pierre.
«Nous faisons ceci pour les baleines» ont-ils dit.
Elles ont besoin d’aide. »